Apprendre des Maîtres Photographes

par Bruno Patrel | Mar 5, 2024 | techniques photographiques | 0 commentaires

Mes « astuces » de photographe de paysages-2

Préambule

Comme dans mon précédant article « trépied ou pas « , je ne vais pas vous apprendre les bases des techniques photographiques. Ce n’est pas mon métier. Pour cela, je vous recommande de vous tourner vers un photographe formateur professionnel. Comme par exemple Jérôme Pallé, dont j’ai pu apprécier les qualité pédagogiques (lien vers son site à la fin de l’article). Mais bien sûr, il en existe d’autres .

Mon simple but est de vous partager mes trucs et astuces pour réaliser certaines de mes images.

Introduction

Certaines de mes photographies n’existeraient pas sans le temps passé à examiner les œuvres des Maîtres Photographes. Non seulement, pour le pur plaisir de voir de belles images mais aussi pour comprendre pourquoi elles ont un tel impact visuel et émotionnel.

Les raisons

En fait il y a plusieurs raisons qui peuvent expliquer pourquoi c’est si enrichissant de regarder les œuvres des Maîtres Photographes. Ce n’ est pas d’ailleurs l’apanage de la photographie. C’est vrai aussi dans d’autres arts comme la peinture et j’imagine la sculpture ou la musique.

Pouvoir admirer de belles photographies
Découvrir l’ époque et l’ environnement de ces photographe, à travers leurs images
Apprendre d’eux (composition, thèmes photographiques…) via l’examen attentif de leurs œuvres
Se régénérer soi -même, i.e. trouver de nouvelles sources d’inspiration.
Enfin comprendre pourquoi ses propres images ne rendent pas aussi bien qu’on le souhaiterait Et ce qu’il faudra faire lors des prochaines sorties photo.

Exemples

C’est ainsi que j’ai découvert un jour que Sebastião Salgado n’hésitait pas à placer parfois au centre de ses images l’élément principal. Alors qu’on entend si souvent, en particulier lorsqu’on débute, » Appliquez la règle des tiers » (Les éléments forts doivent être placés sur des lignes horizontales ou verticales, situées au tiers de l’ image, voire à l’intersection de ces lignes).

Et surtout pourquoi ça marchait chez lui et si rarement dans nos propres images…

La photographie qui illustre cet article est un autre exemple- Je l’avais prise lors d’une randonnée en Bretagne autour de Paimpont dans un site remarquable. J’avais soigneusement composé mon image et utilisé la technique HDR pour éviter une image trop contrastée. Mais le résultat ne me convenait pas totalement.

Plongé un soir dans le livre « Ici au loin « de Pentti Sammallahti, photographe finlandais, m’ est venue l’idée de « revisiter « certaines de mes photographies, cette fois en Noir et Blanc. Alors que je photographie plutôt en couleur. Et le résultat pour celle-ci m’a enfin plu.

Idem pour celle ci-dessous, intitulée « Au bonheur des arbres têtards« . En couleur, elle ne passait pas due aux vêtements des personnages qui, bien que petits, tranchaient trop avec la végétation. De même que le ciel.

Méthodologie

Pour revenir aux photographies des Maitres photographes, je suis une méthodologie bien précise pour les regarder. Méthodologie, qui a été développée par David Duchemin, photographe Canadien, dans ses formations sur comment rendre une image plus impactante.

Elle repose sur les examen des items suivants

Format de l’image choisi par le photographe ( 3:2 , carré , 16: 9 etc…). Elle n ‘est pas due au hasard ou à la contrainte du format du capteur. Mais résulte d’un choix conscient de sa part par rapport à la scène.
Les lignes et les formes qui vont structurer l’image
Les éléments de l’image et leurs relations entre eux
Le positionnement du photographe dans le temps et l’espace. En particulier sa distance vs au sujet et le type de focale utilisé (grand angle, téléobjectif, par exemple)
Les lumières et les ombres
le jeu des contrastes, qu’ils soient conceptuels ou visuels
Les couleurs présentes dans l’image (ou le choix du N&B)
Le choix du moment au niveau action et composition de l’ image ( le fameux moment décisif d’Henri Cartier-Bresson en reportage de rue)
L’équilibre (ou déséquilibre volontaire) des masses visuelles (selon le principe que plus une masse est lumineuse, moins sa taille nécessite d’être importante pour attirer l’œil du lecteur).

Je l »utilise pour commenter de temps à autre une photo d’un Maître photographe dans nos séances de coaching du Club Photo en ligne, organisées par Jérôme Pallé.

Mais également sur mes propres réalisations, pour prendre du recul et faire une analyse un peu plus objective.

(Si tu souhaites voir un exemple concret sur comment je l’applique tu peux demander le PDF : « Exemple d’une photographie commentée/ « Au bonheur des arbres têtards » en remplissant le petit formulaire, placé tout à la fin- C’est gratuit !).

Mais, vous l’ avez compris, le but ultime, derrière, est d’apprendre à appliquer soi-même ces items lors des prises de vues ! Via la mise en pratique, l’entrainement , parfois spécifique , mais répété et régulier. Désormais, même si je ne passe pas systématiquement en revue tous les critères dans ma tête, il y en a toujours quelques-uns auxquels je vais songer, selon la scène, quand je cadre.

En conclusion

Apprendre des Maîtres photographes, en examinant, voire en décortiquant, certaines de leurs œuvres est donc devenu pour moi un processus obligatoire, enrichissant et régénérant. Enrichissant non seulement pour ma culture photographique, mais aussi pour améliorer ma propre technique. Et régénérant quand je suis en perte d’inspiration.

Je leur en suis infiniment reconnaissant.

Bruno Patrel